Il leur a manqué, le « vrai » derby revient !
dimanche 20.09.2009, 04:47 - La Voix du Nord
Ils s'étaient quittés en froid. Froid de la pelouse de Bollaert gelée un soir de décembre 2007 ; polémique, derby remis et finalement perdu, en mars, par Lens (1-2). Froid d'une avant-dernière défaite de L1 au Stadium (2-1, 10 mai 2008) qui envoyait le RCL un peu plus en L2. Après une saison d'abstinence, Lens et Lille se retrouvent, chauffés par le désir de victoire.
Le derby à Bollaert, c'est d'abord l'assurance d'un stade énamouré plein comme un oeuf. 39 000 spectateurs tout rond de moyenne pour les huit matchs de leur dernier cycle commun en première division entre 2000 et 2008, les Lens - Lille attisent bien les passions. « À la limite, on sait qu'il y aura toujours du monde », admet Gervais Martel.
Mais pour le président lensois, la relation se noue plus sur la qualité que sur la quantité. « On a fait 34 000 contre Rennes, 33 000 contre Auxerre. Le derby contre Boulogne devrait faire le plein aussi. Lens - Lille ou Lille - Lens, c'est "le" derby. On est distants de 30 km, il y a une sorte de suprématie régionale qui se joue même si elle n'est pas réelle. C'est plus la notion d'une histoire qui se perpétue.
Ce n'est pas le derby qui nous a manqué mais la L1 ! » Il a en tout cas manqué aux joueurs, Chtis en tête. Stéphane Dumont : « Ça a toujours une saveur particulière d'autant que l'an dernier, il n'y en a pas eu. C'est surtout sympa pour les supporteurs mais quand je joue avec le LOSC, je suis aussi un supporteur !
» Et le Seclinois se charge de passer le message.
« Il faut que ça pète »
Né à Courbevoie, Ala-Eddine Yahia va jouer son premier derby du Nord mais n'a pas besoin d'un dessin. Le Lensois en salive : « C'est une question de fierté, d'honneur, de blason. Pas besoin de Nordistes dans l'équipe pour en saisir l'importance. Je suis une bible du foot, je sais ce que ça représente, rigole le défenseur. L'an dernier, on a perdu contre Boulogne les deux fois. ce n'était pas la L1 mais on avait honte. Là, c'est différent. Tout le monde sait qu'il n'y a qu'un seul derby, celui face au LOSC ! Un derby est fait pour mettre la pression, ça doit être la folie, il faut que ça pète ! » Pour son premier derby de coach, Rudi Garcia aurait tendance à relativiser. Mais l'ancien joueur lillois (1982 à 1988) n'y échappe pas totalement. « Ce derby est un cran au-dessus. C'est le derby du Nord. Après, on réfléchit plutôt en termes de continuer la série entamée contre Sochaux.
Quand je jouais, si on ne gagnait pas, il fallait surtout ne pas perdre. On voyait la fierté des supporteurs quand on battait le rival. À l'époque, ça comptait. Maintenant ? J'ai très envie de faire un résultat à Bollaert, je pense que les joueurs aussi. » Chti ou pas, il n'en tiendra pas compte pour composer son équipe. En revanche, s'il peut chauffer ses gars dans sa causerie d'une touche de fibre régionale, il ne s'en privera pas